Nord du Chili 13/08 au 04/09/16
Le petit poste frontière de Paso Jama entre l’Argentine et le Chili est à 4200 m d’altitude, puis la route continue de grimper et nous attribuons une mention spéciale à Vagabond, qui pour son passage des 100000 km s’affranchit d’un enième col à plus de 4800 m, comme chaque fois avec une vigueur surprenante à cette altitude.
Nous apercevons de grands rochers à l’écart de la route et décidons de partir hors piste sur ce haut plateau pour les approcher. Il s’agit de roches volcaniques spectaculairement érigées sur ces terrains sablonneux.
Nous apprendrons plus tard que nous venons de visiter l’un des plus intéressants sites des alentours de San Pedro. Après une séance photos nous rattrapons la route pour une forte descente sur San Pedro d’Atacama (40 km plus loin et 2300 m plus bas!!).
Cette petite ville très touristique occupe une oasis sur le bord du Salar d’Atacama.
De très nombreux tours opérators proposent des excursions vers les sites spectaculaires des alentours et font tout pour dissuader les touristes d’y aller par leurs propres moyens: les accès ne sont pas fléchés à partir des routes principales et les agences annoncent des risques de se perdre, sauf pour leurs chauffeurs expérimentés… Munis de quelques brochures nous partons pour visiter la Laguna de Tara. Il nous faut pour cela remonter par la route sur les hauts plateaux puis entrons dans l’immensité du désert par une piste et improvisons notre chemin parmi les nombreux tracés sablonneux pour arriver; au bout de 30 km, au bord de la lagune à 4900 m, au grand étonnement d’un guide qui nous avait précédés, venu nous demander comment nous avons fait pour ne pas nous égarer dans ce désert. Le lieu est magnifique et nous prenons encore un peu plus de hauteur en gravissant un promontoire de rochers où nous nous installons pour déjeuner avec une superbe vue à 360°.
Retour sur San Pedro pour réserver une « cabana »pour la venue de Delphine et sa famille puis direction Calama pour aller les accueillir à l’aéroport. C’est un grand bonheur de les retrouver (…trouver pour Amanda)
et dès le lendemain nous reprenons la route pour San Pedro d’Atacama d’où nous allons rayonner pendant 5 jours.
A l’entrée du Salar nous allons à la Laguna Cejar avec ses eaux limpides fortement salées dans lesquelles nous nous baignons, ou plutôt nous trempons, juste le temps de contaster que nous restons sans peine en surface de cette saumure. La température de l’eau étant des plus fraîches nous en ressortons rapidement.
Nous allons visiter le Salar d’Atacama où vivent de nombreux flamants roses de plusieurs espèces.
Une des activités proposées près de San Pedro est le sandboarding ( surf sur les pentes de grandes dunes de sable). Nous louons les planches de surf et nous rendons dans la « Valle de la Muerte » pour nous adonner à ce sport. Bien que les remontées à pied soient éprouvantes, nous y prenons goût et nous nous arrêtons après le coucher du soleil.
Les geysers del Tatio sont un autre site incontournable de San Pedro. Le problème est qu’ils sont à 4320 m d’altitude et qu’il ne serait pas raisonnable d’emmener Edward et Amanda si haut. Françoise mamie (comme le dit Edward) se dévoue (avec plaisir) pour garder les enfants pendant qu’Alain conduit avec Vagabond, Rémi et Delphine jusqu’à ces geysers. Départ à 5h du matin pour être sur place au lever du soleil et -15° en arrivant…mais le spectacle en vaut la peine.
Nous attendons que le soleil ait réchauffé l’atmosphère pour aller nous baigner dans la piscine naturelle d’eau thermale.
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Sur le retour nous profitons des beaux paysages traversés. Delphine et Rémi découvrent vigognes, lamas et guanacos dans leur habitat naturel.
Tout près de San Pedro nous nous rendons dans la « Valle de la Luna », paysages grandioses ou très étriqués comme un passage dans une gorge très étroite. A la sortie de cette vallée le coucher de soleil nous offre un magnifique embrasement des nuages au dessus du Salar.
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Nous partons de San Pedro pour rejoindre Iquique, au bord de l’océan Pacifique. Nous traversons une partie du nord du désert d’Atacama, le plus grand désert aride du monde (presque deux fois la superficie de la France!), 400 km sans voir un arbre ni la moindre verdure excepté une petite oasis. Curieusement, nous ne nous lassons pas des paysages que nous traversons, fascinés par cette immensité minérale, même si parfois quelques lignes droites de plus de 50 km sont un peu longues.
Au lever du soleil Vagabond se prend pour une coccinelle.
Un peu avant Iquique nous allons visiter l’ancienne mine de salpêtre de Humberstone, abandonnée en 1960 après 100 ans d’activité, maintenant musée du salpêtre, déclarée au patrimoine de l’humanité. Les conditions de travail des mineurs étaient dures mais la mine était une vraie ville avec son école, son théâtre, son église, son hôpital et les logements étaient simples mais fonctionnels.
Les sous sols du désert d’Atacama sont très riches en minerais, principalement de cuivre et font la richesse du Chili.
A Calama se trouve la mine de Chuquicamata, la plus grande mine de cuivre à ciel ouvert du monde dans laquelle fourmillent d’énormes camions bennes. Nous comptions la visiter, 2 faits nous ont poussés à renoncer : les enfants de moins de 7 ans sont interdits d’entrée et des voyageurs qui en revenaient n’étaient pas enthousiastes. La visite encadrée par l’office de tourisme se fait en bus, avec un seul arrêt au bord de l’immense excavation et peu d’explications sont données.
L’arrivée sur Iquique est spectaculaire : la route descend fortement à flanc de montagne et on aperçoit la ville coincée entre l’océan et de grandes dunes. Le grand ciel bleu que nous avions eu au dessus du désert s’est transformé en grisaille à l’approche du Pacifique et la température est en chute. Nous ne pouvons donc pas profiter des belles plages comme nous l’espérions.
Nous consacrons une journée pour aller voir « El Gigante de Atacama » qui est annoncé, avec ses 86 m de haut, comme la plus grande figure anthropomorphe du monde, qui remonterait à 900 ans. Nous sommes déçus car ce dessin à flanc de montagne n’est pas très spectaculaire.
Le lendemain, pour les mêmes raisons que précédemment, Françoise assure la garde de ses petits enfants pendant que Delphine, Rémi et Alain vont s’approcher du volcan Isluga (5530 m) duquel s’échappe en permanence une fumée blanche. Tout au long de la piste qui mène sur l’Altiplano au pied du volcan, Rémi n’a de cesse de s’exclamer : « look at this Delphine, it’s amazing!» (regarde ça Delphine, c’est extraordinaire!). Il est vrai que pour des habitués aux paysages du Royaume Uni, le changement est radical:pas un brin de gazon,pas une goutte d’eau qui tombe du ciel,même pas un seul nuage sur ce bleu intense au dessus de ce désert à perte de vue et tout ça à des altitudes inimaginables ! C’est dans ce cadre bucolique que Rémi a choisi de faire sa demande en mariage à Delphine, avec pour seuls témoins Alain et quelques lamas…A priori il a dû abuser de la potion magique à base de coca et de muna que Françoise lui avait concoctée pour l’aider à supporter l’altitude !! à moins que ce ne soit le manque d’oxygène qui ait anesthésié son cerveau!!En tout état de cause, nous en sommes ravis.
C’est à Pica que nous faisons notre dernière escale. Cette petite ville au milieu d’une oasis en plein désert a été créée grâce à l’eau qui remonte de son sous sol et qui a été mise à profit pour irriguer la plaine et planter de grands vergers. Oranges, pamplemousses, citrons, mangues et goyaves y sont excellents. Une source d’eau chaude jaillit entre les rochers. Une retenue a été amenagée créant une piscine d’eau thermale dans laquelle nous allons nous baigner.
C’est déjà le retour sur Calama pour accompagner Delphine et sa famille à l’aéroport. Nous avons bien profité de tous les 4 pendant ces 15 jours et leur enthousiasme nous a bien fait plaisir.