Après avoir accompagné Delphine et sa famille à l’aéroport de Calama, nous repartons sur la côte Pacifique.
Nous visitons le Parc National « Pan de Azucar » et ses jolies plages désertes.
Un peu plus au sud, nous atteignons Huasco et sa vallée verdoyante plantée d’oliviers
puis empruntons les pistes de bord d’océan pour aller jusqu’à la « Punta Choros ». De là nous partons en bateau pour nous approcher de l’île Chorros qui fait partie de la Réserve Nationale des Pingouins de Humboldt. Ces pingouins vivent dans les eaux froides (11°) du courant de Humboldt qui remonte le long des côtes depuis l’antartique jusqu’en Equateur. Ils restent sur des îles où il n’y a pas de présence humaine. De retour nous sommes approchés par 2 dauphins.
Nous rentrons dans les terres pour visiter Vicuña installée au bas de la verdoyante vallée de l’Elqui plantée de vignobles.
Nous allons voir l’impressionante coopérative Capel d’où 200000 bouteilles de vin et d’alcool sortent chaque jour, dont le fameux Pisco autour duquel s’est créé une polémique avec le Pérou, chacun des 2 pays en revendiquant l’appellation d’origine.
Le succès est tel que des vignes ont été plantées sur les flancs des montagnes arides, aussi haut qu’il a été possible d’irriguer.
Cette vallée est fortement ensoleillée et une spécialité des restaurants du coin est de proposer la cuisine solaire, la cuison se faisant avec des fours et des grills astucieusement bricolés pour utiliser l’énergie solaire.
C’est aussi la vallée des étoiles, et de nombreux observatoires astronomiques ont été construits aux sommets des montagnes.
De retour sur la côte , nous nous arrêtons à Tongoy et nous installons au bord de l’eau sur « Playa Grande ». Alain profite d’un très beau temps pour aller faire du kite surf.
Nous sommes maintenant en bordure sud du désert d’Atacama et avons la surprise, en approchant le Parc National « Bosque de Fray Jorge » de rencontrer le désert fleuri, puis sur le versant qui plonge vers le Pacifique de rentrer dans une forêt humide luxuriante. Il y a bien longtemps que nous n’avions pas randonné parmi les fleurs, à l’ombre de grands arbres.
Bien que ce soit la deuxième plus grande ville du Chili, Valparaiso nous a séduits, coincée entre la mer et les 42 « Cerros » (collines) qui l’entourent. Des rues abruptes et sinueuses permettent d’accéder aux quartiers hauts qui sont aussi desservis par des « ascensores », antiques funiculaires toujours en activité dans leur configuration d’origine, si ce n’est l’électricité qui remplacé la vapeur. Nous empruntons l’un d’eux pour visiter le quartier du musée à ciel ouvert, dont toutes les façades sont ornées de fresques.
Nous repartons vers l’est pour aller au Parc National « La Campana » qui a la particularité d’être situé en moyenne montagne à la limite de 2 végétations. Ainsi nous randonnons avec d’un côté, sur les versants nord, la végétation de terres arides et de l’autre côté, sur les versants sud, la végétation de type méditerranéen.
Plus loin, près de la frontière Argentine, nous nous arrêtons à la station de ski de Portillo. C’est là qu’en 1966 les Français Jean Claude Killy, Annie Famose et Marielle Goitschel s’étaient illustrés lors des championnats du monde. Bien que nous soyons en fin de saison, les pistes sont encore ouvertes et le cadre est grandiose.
Le petit poste frontière de Paso Jama entre l’Argentine et le Chili est à 4200 m d’altitude, puis la route continue de grimper et nous attribuons une mention spéciale à Vagabond, qui pour son passage des 100000 km s’affranchit d’un enième col à plus de 4800 m, comme chaque fois avec une vigueur surprenante à cette altitude.
Nous apercevons de grands rochers à l’écart de la route et décidons de partir hors piste sur ce haut plateau pour les approcher. Il s’agit de roches volcaniques spectaculairement érigées sur ces terrains sablonneux.
Nous apprendrons plus tard que nous venons de visiter l’un des plus intéressants sites des alentours de San Pedro. Après une séance photos nous rattrapons la route pour une forte descente sur San Pedro d’Atacama (40 km plus loin et 2300 m plus bas!!).
Cette petite ville très touristique occupe une oasis sur le bord du Salar d’Atacama.
De très nombreux tours opérators proposent des excursions vers les sites spectaculaires des alentours et font tout pour dissuader les touristes d’y aller par leurs propres moyens: les accès ne sont pas fléchés à partir des routes principales et les agences annoncent des risques de se perdre, sauf pour leurs chauffeurs expérimentés… Munis de quelques brochures nous partons pour visiter la Laguna de Tara. Il nous faut pour cela remonter par la route sur les hauts plateaux puis entrons dans l’immensité du désert par une piste et improvisons notre chemin parmi les nombreux tracés sablonneux pour arriver; au bout de 30 km, au bord de la lagune à 4900 m, au grand étonnement d’un guide qui nous avait précédés, venu nous demander comment nous avons fait pour ne pas nous égarer dans ce désert. Le lieu est magnifique et nous prenons encore un peu plus de hauteur en gravissant un promontoire de rochers où nous nous installons pour déjeuner avec une superbe vue à 360°.
Retour sur San Pedro pour réserver une « cabana »pour la venue de Delphine et sa famille puis direction Calama pour aller les accueillir à l’aéroport. C’est un grand bonheur de les retrouver (…trouver pour Amanda)
et dès le lendemain nous reprenons la route pour San Pedro d’Atacama d’où nous allons rayonner pendant 5 jours.
A l’entrée du Salar nous allons à la Laguna Cejar avec ses eaux limpides fortement salées dans lesquelles nous nous baignons, ou plutôt nous trempons, juste le temps de contaster que nous restons sans peine en surface de cette saumure. La température de l’eau étant des plus fraîches nous en ressortons rapidement.
Nous allons visiter le Salar d’Atacama où vivent de nombreux flamants roses de plusieurs espèces.
Une des activités proposées près de San Pedro est le sandboarding ( surf sur les pentes de grandes dunes de sable). Nous louons les planches de surf et nous rendons dans la « Valle de la Muerte » pour nous adonner à ce sport. Bien que les remontées à pied soient éprouvantes, nous y prenons goût et nous nous arrêtons après le coucher du soleil.
Les geysers del Tatio sont un autre site incontournable de San Pedro. Le problème est qu’ils sont à 4320 m d’altitude et qu’il ne serait pas raisonnable d’emmener Edward et Amanda si haut. Françoise mamie (comme le dit Edward) se dévoue (avec plaisir) pour garder les enfants pendant qu’Alain conduit avec Vagabond, Rémi et Delphine jusqu’à ces geysers. Départ à 5h du matin pour être sur place au lever du soleil et -15° en arrivant…mais le spectacle en vaut la peine.
Nous attendons que le soleil ait réchauffé l’atmosphère pour aller nous baigner dans la piscine naturelle d’eau thermale.
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Sur le retour nous profitons des beaux paysages traversés. Delphine et Rémi découvrent vigognes, lamas et guanacos dans leur habitat naturel.
Tout près de San Pedro nous nous rendons dans la « Valle de la Luna », paysages grandioses ou très étriqués comme un passage dans une gorge très étroite. A la sortie de cette vallée le coucher de soleil nous offre un magnifique embrasement des nuages au dessus du Salar.
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Nous partons de San Pedro pour rejoindre Iquique, au bord de l’océan Pacifique. Nous traversons une partie du nord du désert d’Atacama, le plus grand désert aride du monde (presque deux fois la superficie de la France!), 400 km sans voir un arbre ni la moindre verdure excepté une petite oasis. Curieusement, nous ne nous lassons pas des paysages que nous traversons, fascinés par cette immensité minérale, même si parfois quelques lignes droites de plus de 50 km sont un peu longues.
Au lever du soleil Vagabond se prend pour une coccinelle.
Un peu avant Iquique nous allons visiter l’ancienne mine de salpêtre de Humberstone, abandonnée en 1960 après 100 ans d’activité, maintenant musée du salpêtre, déclarée au patrimoine de l’humanité. Les conditions de travail des mineurs étaient dures mais la mine était une vraie ville avec son école, son théâtre, son église, son hôpital et les logements étaient simples mais fonctionnels.
Les sous sols du désert d’Atacama sont très riches en minerais, principalement de cuivre et font la richesse du Chili.
A Calama se trouve la mine de Chuquicamata, la plus grande mine de cuivre à ciel ouvert du monde dans laquelle fourmillent d’énormes camions bennes. Nous comptions la visiter, 2 faits nous ont poussés à renoncer : les enfants de moins de 7 ans sont interdits d’entrée et des voyageurs qui en revenaient n’étaient pas enthousiastes. La visite encadrée par l’office de tourisme se fait en bus, avec un seul arrêt au bord de l’immense excavation et peu d’explications sont données.
L’arrivée sur Iquique est spectaculaire : la route descend fortement à flanc de montagne et on aperçoit la ville coincée entre l’océan et de grandes dunes. Le grand ciel bleu que nous avions eu au dessus du désert s’est transformé en grisaille à l’approche du Pacifique et la température est en chute. Nous ne pouvons donc pas profiter des belles plages comme nous l’espérions.
Nous consacrons une journée pour aller voir « El Gigante de Atacama » qui est annoncé, avec ses 86 m de haut, comme la plus grande figure anthropomorphe du monde, qui remonterait à 900 ans. Nous sommes déçus car ce dessin à flanc de montagne n’est pas très spectaculaire.
Le lendemain, pour les mêmes raisons que précédemment, Françoise assure la garde de ses petits enfants pendant que Delphine, Rémi et Alain vont s’approcher du volcan Isluga (5530 m) duquel s’échappe en permanence une fumée blanche. Tout au long de la piste qui mène sur l’Altiplano au pied du volcan, Rémi n’a de cesse de s’exclamer : « look at this Delphine, it’s amazing!» (regarde ça Delphine, c’est extraordinaire!). Il est vrai que pour des habitués aux paysages du Royaume Uni, le changement est radical:pas un brin de gazon,pas une goutte d’eau qui tombe du ciel,même pas un seul nuage sur ce bleu intense au dessus de ce désert à perte de vue et tout ça à des altitudes inimaginables ! C’est dans ce cadre bucolique que Rémi a choisi de faire sa demande en mariage à Delphine, avec pour seuls témoins Alain et quelques lamas…A priori il a dû abuser de la potion magique à base de coca et de muna que Françoise lui avait concoctée pour l’aider à supporter l’altitude !! à moins que ce ne soit le manque d’oxygène qui ait anesthésié son cerveau!!En tout état de cause, nous en sommes ravis.
C’est à Pica que nous faisons notre dernière escale. Cette petite ville au milieu d’une oasis en plein désert a été créée grâce à l’eau qui remonte de son sous sol et qui a été mise à profit pour irriguer la plaine et planter de grands vergers. Oranges, pamplemousses, citrons, mangues et goyaves y sont excellents. Une source d’eau chaude jaillit entre les rochers. Une retenue a été amenagée créant une piscine d’eau thermale dans laquelle nous allons nous baigner.
C’est déjà le retour sur Calama pour accompagner Delphine et sa famille à l’aéroport. Nous avons bien profité de tous les 4 pendant ces 15 jours et leur enthousiasme nous a bien fait plaisir.
Notre panne d’embrayage sur le Salar d’Uyuni nous avait empêchés de poursuivre sur le Sud Lipez comme nous l’avions prévu. C’est donc après un court passage dans le nord de l’Argentine puis une brève entrée au Chili que nous entrons à nouveau en Bolivie pour visiter la réserve Edouardo Avaroa tout au sud du pays. A la frontière, en plein désert, nous avons la chance de rencontrer un douanier qui nous demande si nous pouvons l’amener une dizaine de kilomètres plus loin.Il va faire tamponner nos passeports en passant devant la longue file des touristes amenés par les tours opérators.
Nous allons rouler pendant 4 jours et plus de 400 km sur des pistes tour à tour caillouteuses, sablonneuses, et le pire sur une grosse tôle ondulée à travers des déserts entre 4200 m et 4900 m d’altitude.
Le 1er jour nous empruntons les pistes faisant partie du circuit classique des nombreux 4X4 des tours opérators qui relèvent une poussière impressionnante sur leur passage. Heureusement dans ces vastes étendues nous pouvons souvent sortir de la piste principale défoncée pour rouler sur une des nombreuses pistes parallèles, voire ouvrir notre propre trace.
Ainsi, nous arrivons à la Laguna Blanca puis la Laguna Verde et la Laguna Chalviri où nous nous arrêtons pour bivouaquer. Après avoir attendu le départ des hordes de touristes, nous profitons du bassin d’eau thermale pour nous seuls.
Autant le soleil est brûlant la journée, autant les nuits sont froides et au petit matin il fait -16°. Nous continuons à travers ces déserts qui nous enchantent jusqu’aux Geysers Sol de Manana,
puis atteignons la magnifique Laguna Colorada peuplée de nombreux flamants roses. Selon l’éclairage, les micro-algues donnent une couleur rouge à orange à l’eau, la glace, le sel, les remontées de borax et gypse terminant le tableau par des touches de blanc.
Nous arrivons sur le site de l’Arbol de Piedra un peu avant le coucher du soleil et nous installons auprès de grands rochers volcaniques pour le bivouac. La température au petit matin est de -20°.
Nous décidons de partir hors des circuits touristiques et allons sur des pistes où nous ne croisons qu’un 4X4 de berger sur toute la journée. Après être passés à côté de tourbières, nous devons traverser dans 60 cm d’eau le fond d’une lagune. Nous nous arrêtons sur un plateau à 4600m pour un bivouac toujours aussi froid.
Le lendemain, nous continuons par une piste qui grimpe jusqu’à 4900m, puis redescend à travers des névés où les traces nous font réaliser qu’un seul 4X4 est passé par là depuis la dernière chute de neige !!
Après des passages trialisants, nous passons à côté de la Laguna Hedionda puis retrouvons des pistes un peu plus carrossables à partir des salins de la Laguna Kollpa.
Nous ressortons du parc par le même poste frontière qu’à l’aller pour retourner au Chili où nous allons attendre, à Calama, la venue de notre fille Delphine avec Rémi, nos petits enfants Edward et la dernière venue Amanda dont nous languissons de faire la connaissance.
Dès notre entrée en Argentine par le petit poste frontière d’Aguas Blancas, nous avons l’impression de nous être tout à coup rapprochés de l’Europe. Le parc automobile est en grande partie européen et le mode de vie des argentins nous paraît proche du nôtre, avec une bonne place accordée aux loisirs dont le camping car fait partie. Pour la première fois depuis le début du voyage nous ne sommes plus regardés comme des extra-terrestres, les fourgons aménagés étant ici monnaie courante. Les aires de pique-nique toutes aménagées de barbecues sont très fréquentées en musique. Notre 1ère étape est la belle ville de Salta puis nous partons sur la plus tranquille Cafayate.
La route passe au milieu de grands vignobles, puis à l’approche de Cafayate traverse le canyon de las Conchas où de remarquables formations rocheuses ont été nommées, comme El Sapo (le crapaud), la Garganta del Diablo (la gorge du diable) ou encore l’anfiteatro dans lequel un groupe musical indigène se produit.
C’est là que nous embarquons Ronald, autostoppeur Péruvien avec qui nous sympathisons. Nous le retenons pour le souper et la soirée se passe en discussions intéressantes. Ce jeune psychologue a mis une parenthèse à son boulot pour partir sillonner l’Amérique du Sud à vélo. Il nous fait l’éloge du Brésil dont il revient.
De Cafayate nous partons randonner sur les bords d’un torrent dans la vallée des 7 cascades parmi les cactus géants.
Nous partons par la vallée de Calchaquies sur la mythique route 40 (5000 km qui relie la Bolivie à Ushuaia), ici piste de terre qui grimpe sur près de 300 km à travers de superbes paysages jusqu’au col « Abra del Acay » à 4980 m où nous dînons en compagnie de renards.
En redescendant sur Salta nous traversons la Quebrada des Toro, toujours entourés de montagnes fort colorées.
Au Nord de Salta nous allons visiter le village de Purmamarca blotti au pied de la montagne aux 7 couleurs,
puis un peu plus loin nous nous arrêtons à Tilcara pour voir le site archéologique de Pucara qui a été entièrement reconstruit, lui faisant à notre goût perdre toute authenticité.
Une piste de terre nous amène jusqu’à un mirardor sur la montagne aux 14 couleurs ( seraient-ce les enchères sur le nombre de couleurs?). Alain profite de cette halte à 4350 m pour aller se tester à VTT à cette altitude, sur les sentiers environnants.
Nous continuons vers le nord pour voir la laguna de los Pozuelos, réserve nationale où vivent des milliers de flamants roses de plusieurs espèces, dont le très grand flamant Andin (le jeune a un bec jaune et noir) et le flamant austral.
Tout au long des routes argentines on voit des sanctuaires, tous peints en rouge et décorés de drapeaux rouges, vénérant le Gauchito Antonio Gil, ex révolutionnaire qui aida la population devenant un héros populaire national.
Pour nous rapprocher du Chili, nous passons par la laguna de Guyatayoc et Salinas Grandes, le plus grand salar d’Argentine avant d’arriver à Susques dont l’église date de 1598,en faisant la plus ancienne de la région.
Nous entrons en Bolivie par le poste frontière de Kasani au bord du lac Titicaca. Une simple chaîne tendue en travers de la route nous indique que nous allons traverser la frontière. Dans cette rue semi désertique nous devons chercher les bureaux pour faire tamponner nos passeports. Le douanier nous demande si nous sommes des descendants de Napoléon puis nous parle de Louis de Funès, ses références françaises. Après ces formalités, c’est Françoise qui doit abaisser la chaîne afin de continuer notre chemin…
Quelques kilomètres plus loin nous arrivons à Copacabana logée au creux d’une belle baie du plus grand lac d’altitude du monde qu’est le lac Titicaca (3800 m d’altitude). Nous y restons 3 jours afin de profiter de ce site avec ses magnifiques couchers de soleil mais aussi pour mettre notre blog à jour, faire laver notre linge et découvrir les restos de plage qui préparent de succulentes truites saumonées et discuter avec Pepette, Jordan et Anatole 3 jeunes français qui découvrent l’Amérique du Sud en voiture.
La basilique « Virgen de Candelaria » est un lieu de pélerinage important pour les Boliviens. Le dimanche nous voyons arriver au bord de la plage des voitures décorées et fleuries qui viennent traditionnellement d’être bénies par son curé.
Pour se rendre vers la Paz, il faut traverser un détroit au bas du lac en empruntant un traversier très rustique sur lequel il faut bien regarder où l’on met ses roues. Pour nous rassurer, nous en croisons un dont le pilote est en train d’écoper….
Nous nous rapprochons de la frontière Péruvienne pour visiter le site archéologique de Tiwanaku. La culture Tiwanaku, originaire du lac Titicaca, s’est développée et étendue pendant presque 3000 ans pour disparaître au cours du XI ème siècle. Le site monumental que nous voyons est le témoin de ce glorieux passé. Cette civilisation était étonnement avancée dans de nombreux domaines comme l’agriculture et l’irrigation ( ce furent les premiers de la planète à s’alimenter de pomme de terre). Témoin aussi de leur ingéniérie, cette pierre porte-voix que nous avons expérimentée en chuchotant en son centre, obtenant une amplification sonore surprenante. Diverses sculptures de monolithes bien conservées sont réparties sur ce site.
En se rapprochent de la Paz, nous avons en toile de fond la Cordillère Royale avec sa série de sommets enneigés.
Pour visiter La Paz , capitale administrative de la Bolivie, nous laissons Vagabond à Mallasa, banlieue chic, quelques kilomètres à l’extérieur de la ville, établie dans la jolie Vallée de la Lune.
Nous prenons un bus d’un autre âge pour nous rendre au centre ville voir ses nombreuses églises et grands bâtiments coloniaux.
La vieille ville est nichée à 3600 m au fond d’une cuvette, comme un effondrement de l’Altiplano qui l’entoure ; Pour y arriver nous traversons sur une trentaine de kilomètres « El Alto », la banlieue qui s’est tentaculairement développée sur les hauts plateaux à plus de 4000m, et la plongée vers le centre est spectaculaire. Plusieurs téléphériques facilitent les déplacements.
Alors que nous retournons sur Mallasa à bord d’un « collectivo », une jeune femme assise à côté de nous, nous entendant parler français, nous aborde pour connaître notre voyage. Nous lui expliquons notre manière de voyager qu’elle trouve « incroyable » puis nous explique qu’elle est journaliste à la télé de la Paz ; Après un coup de fil à sa rédaction, elle nous propose de venir tourner le lendemain matin pour un passage en direct à la télé. Nous acceptons et l’accueillons dans Vagabond accompagnée de son cameraman qui filme en détail notre interieur, les toilettes, le frigo, la cuisine et même un gros plan sur les photos des petits enfants affichées sur la porte de la lingère. Qui aurait cru qu’un jour Thomas, Bastien, Edward et Amanda passeraient à la télé en Bolivie ??? Le lendemain une journaliste d’un périodique nous contacte pour faire un papier sur notre voyage et nous voici à nouveau à répondre à une interwiew. Nous aurons droit à une page entière dans le journal le plus populaire de la ville !
Au nord de la Paz nous empruntons la piste qui grimpe sur la montagne Chacaltaya. Nous nous arrêtons isolés en pleine montagne à 4600 m au bord d’une lagune. Nous allons demander à la seule petite maison qui se trouve là si nous pouvons rester là pour la nuit. Le propriétaire nous répond avec le sourire en nous disant : « je vous ai vus à la télé, vous et votre camion ; c’est vous les français qui faîtes ce grand voyage ! ».
Après une nuit tranquille mais un peu fraîche nous continuons notre montée jusqu’au parking à 5242 m. Nous y laissons Vagabond pour gravir à pied et sous la neige le sommet du Chacaltaya à 5421 m ( à ce jour notre record d’altitude).
Pour se rendre au parc national de Sajama, nous roulons sur l’Altiplano à travers des paysages toujours très colorés, ne rencontrant que très peu de voitures mais de nombreux lamas.
Nous passons aussi à côté de nombreuses tombes précolombiennes ainsi que de belles églises coloniales dont celle de Curahuara richement décorée, ce qui lui vaut l’appellation de « Chapelle Sixtine de l’Altiplano ».
Nous bivouaquons sur l’Altiplano dans un tout petit hameau et allons bavarder avec Edouardo, l’habitant le plus proche qui vit chichement avec ses vaches dans sa petite maison d’adobe sans chauffage ni électricité ni eau courante. Celui-ci curieux de notre voyage et de notre mode de vie s’est extasié devant le confort dont nous jouissons.
Le parc de Sajama est sur un plateau à 4300 m entouré de volcans dont les sommets sont à plus de 6000 m. Parmi eux, le nevado Sajama qui est le plus haut sommet de Bolivie à 6542 m. C’est dans ce cadre somptueux que nous voyons des geysers et même des autruches, puis allons profiter des piscines d’eaux thermales (à plus de 30°).
Nous passons à côté du lac Uru Uru qui est peuplé de nombreux flamants roses et autres oiseaux puis faisons le tour de la « laguna Poopo »mais ne parvenons pas à l’approcher.
Si nous donnons autant de chiffres d’altitude c’est parce que c’est,pour nous Européens, un facteur inhabituel auquel, ici en Bolivie, nous devons nous adapter quotidiennement.
De la Montaña Colorada nous partons de bon matin vers le cañon del Colca afin de voir les mythiques condors qui l’habitent.
Cet oiseau, parmi les plus grands du monde, plane avec une élégance rare et nous pouvons en admirer au dessus, en face et au dessous de nous. Cette espèce est menacée car ils s’empoisonnent en mangeant des animaux eux mêmes empoisonnés.
La route pour rallier Arequipa passe au cœur des Andes. Nous roulons sur des hauts plateaux puis passons par un col à 4910 m avec vue sur des volcans enneigés à plus de 6000 m dont le volcan « Sabamcaya » toujours fumant.
La ville d’Arequipa, tout au pied du volcan Misti, possède un centre historique qui est un modèle d’architecture coloniale. L’imposante cathédrale construite en pierre de lave blanche trône sur la Plaza de Armas entourée sur ses trois autres côtés par de magnifiques arcades.
Curieusement les confessions se font à l’extérieur de la cathédrale.
Pour nous rendre d’Arequipa au lac Titicaca, nous empruntons l’ancienne piste qui passe par las Salinas, un grand lac salé à 4300 m d’altitude où le sel est toujours exploité. Nous nous retrouvons sur un chemin en mauvais état sur lequel nous ne croisons que deux vieux autobus sur toute la journée. En fin d’après midi, nous roulons sous la neige et la piste reste toujours entre 4600 et 4700 m, des altitudes où nous ne voulons pas passer la nuit. Nous continuons donc jusqu’à la nuit pour enfin réamorcer une descente et arrivons dans un petit hameau à 4200 m où nous bivouaquons. Le matin, il fait -7° dehors et 3,5° dans Vagabond mais nous sommes au chaud sous nos 2 couettes. Le chauffage, la gazinière et le soleil ont vite fait de rétablir une température plus confortable.
Nous reprenons la piste sur une cinquantaine de kilomètres avant de retrouver le bitume de la route »normale » et d’entamer la descente sur Puno au bord du lac Titicaca (3800 m).
Là de nombreuses agences proposent la visite d’îles flottantes particulières à ce lac. Nous partons pour un tour de 3 heures visiter l’île d’Uros. Les indigènes qui l’habitent nous expliquent comment elles sont fabriquées. Marcher sur le moelleux de ces empilements de roseaux procure une sensation unique. Cette visite marque la fin de notre séjour au Pérou car nous sommes très proches de la frontière avec la Bolivie, notre prochaine destination.
Le Pérou que nous avions abordé, il y a 2 mois, par le nord ouest ne nous avait pas donné une bonne image avec la saleté, les habitations insalubres et l’indifférence de ses habitants. Là dessus, les incidents qui nous sont arrivés n’ont pas arrangé les choses. Puis peu à peu, en descendant vers le sud nous avons retrouvé un meilleur accueil et la propreté dans les villages et les montagnes de la cordillère. Ceci accompagné de paysages sompteux nous a totalement réconciliés avec ce pays.
Cusco signifie en quechua « nombril du monde » (désolé pour la gare de Perpignan). C’est dire l’importance que les Incas avaient donné à cette ville en y construisant temples et palais qui furent détruits par la conquête Espagnole à partir de 1533. Les principaux imposants édifices qu’ils construisirent en font une des plus belles cités d’Amérique Latine.
Au camping nous retrouvons des français que nous avions rencontrés à Paracas.
Sur les hauteurs de la ville, nous visitons le site Inca de Sacsayhuaman où nous admirons les ajustements entre les pierres, certaines atteignant 5 m de haut. La maîtrise Incas de la taille leur permettait des assemblages sans aucun ciment et les embriquements en faisaient des constructions antisismiques. C’était un lieu de culte au dieu soleil et aussi un observatoire astronomique.
Nous sommes à quelques jours du solstice d’hiver et toute la ville de Cusco est en fête pour célébrer l’Inti Rami, dont le point d’orgue est le 24 Juin, jour où sont attendus 50000 visiteurs ! Les bains de foule n’étant pas notre passion, nous en repartons le 22/06.
Cusco est aussi le point de départ pour le Machu Pichu dont la visite n’est pas de tout repos. Nous optons pour la formule qui nous paraît la plus économique : départ à 7h30 en mini bus pour atteindre 7 h plus tard « Hidroelectrica » au fond d’une vallée où la piste s’arrête. De là nous partons à pied le long de la voie de chemin de fer pour atteindre en 2h30 (11km plus loin)le village d’Aguas Calientes.
Après une nuit d’hôtel, lever à 4h du matin pour aller faire la queue aux navettes de bus qui vont nous amener à l’entrée du site à son ouverture à 7h. Sur le site, nous choisissons de gravir « la Montaña » pendant que la brume matinale se dissipe. Les 670m de dénivelé ont raison de Françoise qui s’arrête à mi parcours laissant à Alain le soin de lui ramener les photos aériennes prises du sommet. Idem pour les 330m de dénivelé qu’Alain repart grimper pour atteindre la porte du soleil avec de nouveau un superbe point de vue d’ensemble du site.
Nous déambulons alors dans les ruines parmi la maison de l’Inca, le temple des trois fenêtres, celui des trois portes, la pierre sacrée, le temple du Condor….
En fin d’après midi, retour en bus jusqu’à Aguas Calientes où nous retrouvons avec bonheur notre chambre d’hôtel. Le lendemain après une visite du village, nous repartons pour 2h30 de marche jusqu’à « Hidroelectrica »,puis nous repartons pour 7h de bus pour rentrer sur Cusco. Le Machu Pichu ça se mérite !!!
Nous quittons Cusco, pour atteindre à 4300 m le parking de départ du sentier menant à la « Montaña Colorada ». Cette marche de 6h nous permet d’admirer des paysages à couper le souffle (surtout au sommet à 5000 m!!) : vue sur le glacier Ausangate culminant à 6384m, vue sur la Montagne Arc en ciel et la montagne colorée… un festival de couleurs !!
De retour, au bord de la piste, nous voyons des résurgences d’eau bouillonnante dont la forte teneur en minerai laisse des traces colorées dans le style de Yellowstone.
Les maisons des villages de montagne sont construites avec des pavés d’adobe.
Arrêt dîner à 4200m, difficultés pour sortir le paquet de chips du placard, gonflé comme un ballon de baudruche.
Ici, les vaches n’ont pas d’étiquette, mais de jolis pendentifs aux oreilles.
Plus on monte, plus les chapeaux prennent aussi de la hauteur.
Brochettes d’Alpaga ou Chupe de camarones (soupe de crevettes avec lait, œuf et origan) les restaus offrent ici plus de diversité.
Les hauts plateaux sont l’habitat de quantité de vigognes, alpagas, lamas et de quelques moutons.
Arrêt dans un village où la fête de l’école bat son plein autour du thème de la gastronomie locale. Nous avons dégusté des plats à base de quinoa, de patate, d’avocat etc….
La route Panaméricaine passe par des hauts plateaux (2500-3000m) qui longent sur 100 km la Cordillère Blanche, coté ouest. Au premier plan, les vertes prairies font ressortir les hauts sommets enneigés dont plusieurs culminent à plus de 6000 m. Les paysages sont de toute beauté et nous ne cessons de nous enthousiamer à chacun des panoramas que nous découvrons.
Dans les parties les plus basses comme autour de Caraz, les terres fertiles sont cultivées de vastes étendues d’oeillets et de fraisiers.
Nous nous écartons maintes fois de la Panaméricaine pour pénétrer dans la cordillère. La route, ou plus souvent la piste, s’élève alors rapidement en serpentant dans d’étroites vallées,pour parfois dépasser les 4500 m. Une fois au coeur des montagnes, nous partons randonner vers lagunes et glaciers (laguna Paron, Laguna 69 -5h de marche-) parmi de jolies fleurs et de grandes cascades…
En déambulant dans Huaraz, on apprécie les quelques proches sommets blancs qui dominent la ville mais on redoute un peu les salles de l’hôpital beaucoup moins blanches ( Françoise pense à ses collègues!!!).
Nous nous rendons à Chavin pour voir un site archéologique et sommes étonnés de trouver des bougainvilliées dans ce village à 3160m d’altitude.
Le site date de 1200 av JC et reste entouré de grands mystères. Comment des gros rochers ont pu être transportés sur des dizaines de km à travers des montagnes accidentées, comment ont-ils été taillés etc…La maîtrise de l’eau est aussi surprenante pour l’époque, ils utilisaient l’effet venturi pour l’entrée de l’eau dans les canaux de drainage de la place, et d’autres canaux de dérivation des rivières passaient sous la pyramide. Ils étaient munis de regards afin de profiter de l’effet acoustique. A l’intérieur de la pyramide, un dédale de couloirs obscurs amène à une salle où trône une pierre haute de 5m taillée à l’effigie du Dieu Chavin.
Dés l’entrée dans le parc national de Huascaran nous voyons les Puyas. Ce sont des plantes qui croissent lentement jusqu’à 7 à 15 m entre 40 et 100 ans et fleurissent une seule fois dans leur vie. Entre les 400 et 500 épines de leur tronc apparaissent alors de 6000 à 10000 fleurs.
L’eau qui remplit les zones basses, naturellement filtrée et purifiée, est d’une transparence absolue.
Nous marchons jusqu’au mirador (5000 m)du glacier Pastoruri qui se termine dans une lagune. De retour, arrêt bivouac à l’entrée du parc à 4160 m absolument seuls dans cette suberbe vallée et la nuit venue nous en profitons pour admirer des milliers d’étoiles.
A la fin de la Cordillère Blanche, la Panaméricaine repart vers l’ouest et descend en continu sur 100 km, nous faisant passer de 4000 m à 100 m d’altitude. On retrouve alors les paysages désertiques avec de vastes étendues de piments étalés pour leur séchage.
Nous visitons le site archéologique de Caral, 6 pyramides datant de plus de 5000 ans av JC, c’est la plus ancienne cité précolombienne connue.
La côte ouest est ici aussi très pauvre et aride, à l’exception toutefois de Playa Chacra y mar et son Eco Truly Park. Les Trulys sont des constructions en adobe en forme d’ogive, leur conférant une grande solidité et une bonne isolation. Ce park est le plus grand temple Bouddhiste d’Amérique du Sud et ses promoteurs ont mis en avant les énergies renouvelables, toilettes sèches, cultures bio.
A Lima, nous finissons de nous rééquiper et changeons les pneus de Vagabond avant d’aller visiter le très intéressant musée national d’anthropologie et d’archéologie. Chaque civilisation a sa propre salle dans laquelle sont exposés poteries, tissages, outils, bijoux ect…soit plusieurs millier d’années d’artisanat sous nos yeux.
Arrivés à Paracas nous nous rendons sur la plage, juste à l’entrée du parc national. Nous découvrons par hasard le spot de kitesurf régional. Bien accueillis par Claire et Christian (Nimois), gérants instructeurs du club de kite « kangaroo kite », nous allons y rester 8 jours. Ils laissent leurs installations à notre disposition et nous indiquent les sites intéressants des alentours. De plus, dès le 2ème jour, nous rencontrons Valentin, jeune kite surfeur Lillois voyageant sac à dos, puis voyons arriver Line et Julien à bord de leur Land Rover Perpignanais. Il y a bien longtemps que nous n’avions pas passé nos fins de journées en bavardages, apéros et asados avec autant de Français.
Nous emmenons Valentin pour la visite du parc national de Paracas, grand désert côtier. La piste traverse des décors magnifiques de terres et sables multicolores pendant environ 50 km pour arriver à la Laguna Grande où les eaux turquoises et moutonnantes invitent Valentin et Alain à quelques heures de kite dans ce cadre exceptionnel.
Un autre attrait de Paracas est la visite des îles Ballestas que nous approchons en bateau pour voir les milliers d’oiseaux qui les habitent. Au passage nous voyons l’imposant géoglyphe du candélabre ou cactus pedro (128m de long et 78m de large) tracé sur le flanc d’une dune. Peut être un repère pour les pirates? ou une représentation du cactus pour la civilisation nazca?
Un peu plus loin, à Ica, nous allons au domaine viticole de Tacama, 700 ha de vignes, réputé entre autre pour la fabrication du Pisco ( alcool fort national) distillé à partir du raisin.
L’oasis de Huacachina est nichée au creux de grandes dunes de sable et le village entier est consacré au tourisme.
Nous empruntons un buggy pour monter au coeur de ces dunes où Alain fait une descente en surf (sandboard). Françoise brandit la planche pour la photo mais ne se lance pas….
Nazca est un site archéologique des plus énigmatiques. Dans un désert, sur 700 km² des lignes, des figures géométriques et des géoglyphes ont étés tracés en écartant les cailloux foncés (oxydés) pour découvrir le sol plus clair. Certains dessins font jusqu’à 300 m de long et les lignes plusieurs kilomètres. C’est uniquement du ciel que l’on peut les voir et elles n’ont été découvertes qu’avec les premiers avions commerciaux qui les ont survolées. La route Panaméricaine coupe certains géoglyphes et malgré cela lors de sa construction personne ne les a vus. Leur traçage s’étale de 300 av JC à 800 ap JC d’après les analyses au carbone 14 qui ont été faites des poteries retrouvées à certains points de rencontre des lignes (probablement des lieux de cultes..).
Lors de notre vol à bord d’un avion Cessna, nous avons pu voir outre les lignes et figures géométriques: la baleine, l’astronaute, le singe, le chien, le colibri, l’araignée, le condor, les mains, l’arbre, la grande aigrette, le lézard et le perroquet.. A vous de les retrouver!!
Grâce au climat très sec (il pleut ici en moyenne 4mm sur 2 jours /an), toutes ces traces perdurent mais personne ne peut à ce jour expliquer comment et pourquoi ces lignes ont été faites.
Les ruines de Los Paredones prouvent que Nazca était un grand centre administratif et les aqueducs de Cantalloc sont une démonstration de la maîtrise hydraulique de la civilisation Nazca.
Notez que la morsure de Françoise finit de cicatriser et qu’à priori, elle n’a pas la rage!!! Merci à tous ceux qui ont pris de ses nouvelles
Nous entrons au Pérou par le poste frontière de Tumbes, tout près du Pacifique, et dès notre premier bivouac nous profitons d’un superbe coucher de soleil sur l’océan.
Mancora avec sa belle plage est un fief de surfeurs et paraît-il de kite surfeurs mais le vent reste trop faible pendant les deux jours que nous y restons.
Pour se rendre à Lobitos, la route traverse des paysages désertiques parsemés de quelques oasis dès qu’on approche d’un rare cours d’eau. Grâce à l’irrigation maîtrisée depuis l’antiquité, on trouve alors des plantations de canne à sucre et des rizières au beau milieu de ces déserts. Dans cet univers minéral, si le sol n’est pas riche, le sous sol par contre recèle quantité de pétrole, à voir les centaines de puits en activité reliés par de petits oléoducs.
Lobitos accueille les championnats nationaux de surf car de belles vagues viennent s’y dérouler. Nous nous régalons du spectacle offert par de bons surfeurs près de la pointe rocheuse.
Toujours plus au sud et à travers des déserts nous passons par Païta. Nous avons l’impression d’une ville au milieu d’une décharge poussiéreuse qui ne donne vraiment pas envie de s’y arrêter. Nous atteignons la belle plage de « Los Cangrejos » à côté de Yasila, station balnéaire fantôme, totalement inhabitée. Nous avons cette grande plage pour nous seuls et nous y bivouaquons.
Nous visitons le vaste site archéologique de Tucume (ou vallée des pyramides) où 26 pyramides de terre avaient été érigées sous le puissant empire Mochica (4ème au 9ème siècle). La Huaca Larga est la plus grande construction en adobe du monde (700m.X 280m.X 30m.). Un superbe musée a été récemment construit sur le site où on peut y admirer de nombreuses poteries fines et travaillées, superbement décorées.
A Sipan, nous visitons la pyramide Huaca Rajada dans laquelle les archéologues ont découvert la magnifique tombe du seigneur de Sipan, sépulture intacte d’un souverain Mochica accompagné de son épouse, de 2 favorites, d’un jeune enfant, d’un gardien, de 3 guerriers en arme, d’un lama et d’un chien. Tout ce petit monde sacrifié, avait été enseveli avec objets familiers et bijoux, soit un trésor de 1000 pièces dont une partie est visible dans le musée.
Nous rejoignons la côte à Pimentel où les pêcheurs utilisent toujours les « Caballitos de Totora » (petits chevaux de roseaux) pour aller poser leurs filets. Alain profite du vent pour aller kite-surfer parmi eux.
Plus au Sud, nous traversons le désert de Sechura, vastes étendues plates de terre et de sable sans la moindre végétation jusqu’à l’approche de reliefs sur lesquels le sable s’est joliment accumulé et aux pieds desquels on retrouve les oasis.
La ville coloniale de Cajamarca est le point de départ de la piste qui mène dans les montagnes à Cumbe Mayo, un remarquable site précolombien d’ingéniérie hydraulique avec ses canaux creusés dans la roche qui alimentaient l’ancienne ville de Cajamarca.
De retour de la randonnée le long de ces canaux, Françoise a été mordue au mollet par un chien errant. Après s’être désinfectée et pansée, nous sommes rapidement redescendus sur Cajamarca pour qu’elle reçoive un vaccin antirabique. Les 5 doses de ce traitement sont étalées sur 21 jours. Nous devons donc établir notre itinéraire pour les 3 semaines à venir afin de nous trouver au bon moment dans des villes pourvues d’hopitaux possédant le vaccin.
A »los Baños del Inca » des sources d’eau chaude (70°) ont été mises à profit pour alimenter de grandes piscines et tout un complexe thermal. Seul Alain peut en profiter car pour Françoise c’est la double peine, la morsure lui interdisant la baignade. C’est là que nous retrouvons les « Palatheo » avec qui nous allons visiter le site de »Ventanillas de Ocuzco », falaise dans laquelle de nombreuses niches tombales avaient été creusées.
Notre destination hôpital suivante est Trujillo,
nous nous rendons directement à l’hôpital et nous nous garons juste à côté, au bord d’une grande avenue. De retour de la vaccination, nous avons la très mauvaise surprise de constater que Vagabond a été dévalisé. La petite vitre fixe de la portière avant a été sortie de son caoutchouc. A l’interieur c’est la désolation : plus d’habits, d’appareils photos, de chaussures etc…Par chance Alain avait mis les ordinateurs dans le coffre arrière sécurisé.
C’est le moral dans les chaussettes (que nous n’avons plus…) que nous partons bivouaquer à Huanchaco, la station balnéaire de Trujillo. Après une journée shopping pour commencer à nous rééquiper, Alain va se changer les idées en prenant un cours de surf.
Le soir Pascal, Laeticia et Théo nous rejoignent, et pour nous remonter le moral nous invitent à venir manger une fondue savoyarde dans leur camion, merci à eux. Nous ne les reverrons problablement plus sur ce continent car ils rentrent en France pour 4 mois. Le lendemain c’est encore avec eux que nous allons visiter Chan-Chan, capitale de l’empire Chimu ( 9ème au 15ème siècle), la plus grande cité de terre connue où vivaient environ 60000 personnes. Celle ci avait été détruite par les Incas mais les ruines qui avaient éte recouvertes de sable sont relativement bien conservées. José notre guide -archéologue-artiste nous fait revivre le passé en musique.
A noter qu’ils n’utilisaient pas la roue car le cercle représentait les divinités Soleil et Lune.
Construction anti sismique.
Dernière soirée avec les Richard (Le Palatheo), Marie-José et Guy (voyageurs au long cours qui remontent vers l’Alaska), et comme souvent une rencontre entre Français se termine autour d’une table (notez la bouteille de pastis).
De l’autre côté de Trujillo,nous découvrons Huaca de la Luna,pyramide dans laquelle les restes de 107 guerriers sacrifiés ont été retrouvés, là aussi nous visitons un beau musée.
Pour rejoindre le pied de la cordillère blanche, nous traversons à nouveau de grandes étendues désertiques par des plateaux encadrés de montagnes aux roches offrant un festival de couleurs. Nous constatons que dés qu’on s’éloigne de la côte, l’environnement est beaucoup plus propre.
Nous empruntons le »Cañon del Pato », une route étroite accrochée au flanc de la montagne qui passe sous la roche dans de nombreux tunnels.
Dés notre entrée au Pérou par le Nord Ouest et ses plaines désertiques, nous avons été confrontés à la pauvreté, aux habitations précaires de planches et de tôles et à la saleté, particulièrement à l’approche des agglomérations où visiblement aucun service de collecte des déchets n’a été mis en place. Les voitures particulières restent l’apanage d’une petite minorité de la population. Le parc automobile est principalement composé de mini taxis, mini bus et d’une multitude de moto taxis que les locaux empruntent parfois pour quelques centaines de mètres. Conducteur de taxis est problablement l’emploi n°1 dans le pays,mais dans les villes ils ignorent totalement le code de la route (y en a-t-il un au Pérou?) et se permettent toutes les fantaisies.
De retour d’Amazonie, nous arrivons à Banos par la vallée des cascades dans laquelle le rio Pastaza a creusé de profondes gorges.
Cette ville thermale profite des eaux chaudes sulfureuses qui proviennent du volcan Tungurahua très proche.
De la ville une barre rocheuse cache le volcan. Nous y montons en profitant de beaux points de vue sur Banos pour atteindre la « casa del arbol » où une balançoire a été installée tout au bord du ravin, juste en face du volcan. Celui ci est actuellement en forte activité, puisqu’il a été en éruption pendant 10 jours au début de ce mois et son sommet enneigé que nous apercevons furtivement entre les nuages est recouvert de cendres.
Garés au bord du cratère du Quilotoa, nous voyons arriver un 4X4 avec cellule immatriculé dans la Drôme. C’est celui de Michel et Doreen qui sont en train de remonter les Amériques. Nous passons de longues heures à discuter avec ces sympathiques voyageurs chevronnés. Le lendemain, nous descendons dans le cône presque parfait du volcan Quilotoa pour atteindre le bord de la lagune dont la profondeur reste à ce jour inconnue, malgré les plongées que le commandant Cousteau y avait faites. Le soir après un bout de route commune, nous nous arrêtons dans un hameau des Andes parmi vaches et lamas et poursuivons nos discussions autour d’un apéro qui se termine tard…
Les terres sont ici très fertiles (cendres volcaniques) et sont partout cultivées même sur de fortes pentes.
Nous nous rendons au parc du volcan Cotopaxi, lui aussi en activité, entré en éruption en Avril 2015. Nous espérions pouvoir randonner jusqu’au pied du glacier mais toute la zone est actuellement interdite d’accès. Nous nous contentons donc d’une balade autour de la lagune de Limpiopungo en gardant un oeil sur le volcan pour saisir le moment où le sommet sortirait des nuages. Au dessus de cette lagune nous sommes étonnés de voir des mouettes à cette altitude. Il s’agit de mouettes des Andes, seule variété vivant à plus de 3000 m.
Nous retournons à Quito sous un gros orage pour récupérer notre pièce chez DHL (aussitôt montée et le défaut supprimé); puis nous contactons Pascal (Français), l’importateur Sherco en Equateur qui nous invite au restaurant avec sa compagne pour une soirée très agréable.
Le lendemain, la pluie incessante nous décide à partir vers la côte Pacifique. Bien nous en a pris car nous arrivons à Canoa sous le soleil et retrouvons des températures de plus de 30° pour des baignades bien agréables. Nous passons ainsi pendant quelques jours de plage en plage: San Lorenzo, Puerto Cayo, playa des los Frailes, Salengo, Olon, avant de nous rendre à Guayaquil où nous laissons Vagabond 6 jours pour une escapade aux îles Galapagos (voir blog spécial).
De retour des îles Galapagos, nous partons sur 150 km vers l’est à travers les immenses rizières entourant Guayaquil.
La journée suivante est marquée par de grands dénivelés, bien sûr accompagnés de forts changements de température: petit déjeuner à 27 m (32°), dîner à 4200 m (15°) au milieu des vigognes, puis entrée dans le parc du volcan Chimborazo pour grimper par une piste jusqu’au parking du 1er refuge à 4867 m (10°), plus haut que le sommet du Mont Blanc confortablement installés dans Vagabond! C’est là que commence le sentier d’escalade du volcan qui culmine à 6310 m (le mont le plus haut d’Equateur). La terre étant renflée à l’Equateur, c’est même le sommet le plus éloigné du centre de la terre…ou le plus proche du soleil. Françoise se sentant oppressée, début de MAM? ( Mal Aigu des Montagnes) attend au camion qu’Alain grimpe jusqu’au second refuge à 5100 m, au niveau duquel se trouve une petite lagune et la neige.
Dès son retour nous entamons la descente pour aller dormir au bord de la lagune de Colta à 3300m. C’est là que, alors que la nuit était tombée, nous voyons arriver une voiture de police d’où Darwin et Franklin sortent et se renseignent sur nos intentions. Nous leur expliquons que nous comptons dormir là, dans notre « casa rodante » et leur proposons de rentrer la visiter pour satisfaire leur curiosité. Très sympas, ils tiendront à se prendre en photo souvenir avec nous, impressionnés par notre parcours.
Nous nous arrêtons à Guamote, ville de montagne, car c’est jour de marché. Sur les trottoirs on trouve de tout comme ces marmites à base de pneumatiques dont nous nous demandons l’usage. De nombreux couturiers indigènes sont alignés, équipés de machines à coudre « Singer », ils fabriquent les vêtements sur place.
A Alausi, nous prenons le train touristique qui serpente dans le défilé de la « Nariz del Diablo » au ras de précipices impressionnants.
Nous y rencontrons Adrien, jeune français voyageur « sac à dos » dont les 2 prochains objectifs sont les mêmes que les nôtres. Nous l’emmenons donc jusqu’à Incapirca où nous faisons la visite du plus important site archéologique de l’Equateur. Ces lieux furent occupés par par les Canaris bien avant que les Incas ne l’agrandissent.
Le lendemain nous partons sur Cuenca où nous laissons Adrien en espérant le retrouver plus tard, car lui aussi descend l’Amérique du Sud.
Nous allons visiter le centre historique qui abrite de belles demeures coloniales et, autour du parc Calderon, de nombreux grands édifices dont la cathédrale avec son interieur en marbre et la cour de justice en pierre de lave.
Cuenca est au confluent de trois rivières. Nous profitons des pistes cyclables qui sont aménagées sur leurs berges pour aller à vélo visiter le site archéologique de Pumapungo situé près du centre ville.
Notre dernière escale en Equateur est dans la ville de Zaruma qui doit sa richesse à l’exploitation de mines riches en or, argent et cuivre depuis l’époque coloniale. Les maisons en bois sont superbement décorées ainsi que le sanctuaire de la « Virgen del Carmen ». Nous allons visiter une galerie abandonnée de la mine « El Sexmo » qui a été aménagée pour le tourisme.
La vie en Equateur reste bon marché: restau à 2 euros menu complet, gasoil à 0,24 Euros….Toutefois depuis la crise du pétrole l’économie est devenue difficile car ils n’en exportent plus, les privant des entrées de dollars US (leur monnaie locale). Pour compenser, le gouvernement taxe lourdement les produits importés ce qui les rend très coûteux.
Nous avons bien apprécié ce pays pour la grande diversité des paysages qu’il offre ainsi que pour la gentillesse de ses habitants.