Botswana-Afrique du Sud

10/04 au 08/05/2019

Nous entrons au Botswana par Francistown, où nous nous arrêtons pour remplir notre bouteille de gaz puis laissons passer le week-end pour nous rendre à l’office national des parcs afin de réserver des campings à l’intérieur des parcs du central Kalahari et du Kgalagadi transfrontier. Démarche vaine car tout est complet.

Nous décidons alors d’aller dans le Makgadikgadi célèbre pour ses grands « pans », grandes étendues  parfaitement plates (le Sua Pan où nous nous rendons fait 175 km  de long sur environ 50 km de large), inondées à la saison des pluies et que l’on peut traverser en voiture lorsqu’elles sont asséchées en roulant sur une croûte de sable et de sel.

L’année dernière nous y étions déjà allés, nous arrêtant sur l’île de Kubu , nous choisissons cette fois celle de Kukonje, plus à l’écart des circuits touristiques. En fin d’après-midi, après une cinquantaine de kilomètres de piste sablonneuse sans rencontrer âme qui vive nous arrivons à l’entrée du pan. Nous nous engageons en direction de l’île que l’on aperçoit au loin mais le pan n’est pas tout à fait asséché, nos roues s’enfonçant de plus en plus . Nous retournons sur le terrain sec pour un bivouac seuls au monde sous les millions d’étoiles.

Le lendemain nous nous lançons dans la traversée en gardant une bonne vitesse malgré des glissades et parvenons jusqu’à l’île, Vagabond alourdi de quelques centaines de kilos de boue. Nous nous enregistrons auprès des 2 gardiens, seules personnes sur l’île. Les derniers campeurs à être venus dataient de 15 jours et les précédents de 7mois ! Nous nous installons pour 2 jours sous un gros baobab afin de profiter pleinement de cet endroit exceptionnel, seuls sur cette île que nous parcourons à pied puis Alain en fait le tour à vélo.

Nous prenons une bonne route goudronnée en direction du central Kalahari, route que nous devons quitter à l’approche de Orapa car cette ville est le centre d’une importante mine de diamants dont l’accès est réservé à ses employés.

Arrivés à l’entrée du parc national du central Kalahari, nous tentons notre chance pour obtenir une place de camping malgré le scepticisme des Sud-Africains présents qui ont réservé un an à l’avance. Coup de chance il en reste une que nous nous empressons de réserver. C’est ainsi parti pour 2 jours à sillonner les pistes de sable ocre orangé à l’affut des prédateurs. Le premier est un beau lion en pleine sieste digestive à l’ombre d’un buisson épineux du bord de la piste. Nous nous arrêtons à 3 m de lui et pouvons le contempler plus d’une heure pendant que nous prenons notre repas de midi, ceci sans le perturber le moins du monde.

Nous rencontrons aussi gnous, girafes, un grand nombre d’oryx et de springboks.

Nous faisons une halte à Ganzhi dans un camping qui propose une marche dans le bush avec les San. Ces bushmen qui vivaient de chasse et de cueillette se sont vu confisquer leurs territoires et interdire de chasser, ce qui les laisse dans le dénuement le plus total. Certaines tribus se sont converties au tourisme en donnant des représentations de comédiens : tir à l’arc, allumage du feu en frottant deux bouts de bois, explications sur les plantes médicinales et celle qu’ils utilisent comme savon… Bien que ce ne soit pas dans l’esprit de notre voyage, nous avons fait cette sortie surtout pour apporter notre contribution à ce groupe.

Nous pénétrons plus profondément dans le grand désert du Kalahari à nouveau par une belle route goudronnée en ligne droite sur près de 300km. Les paysages sont superbes avec toujours ce sable ocre qui nous entoure et la circulation quasi inexistante. Sur quelques kilomètres, les bas-côtés sont élargis pour servir de piste d’atterrissage de  secours !

Arrivés à Kang, nous quittons le goudron pour 200km de pistes pour atteindre le Kgalagadi Transfrontier ( à cheval sur la frontière Botswana/Afrique du Sud), à sa section de Mabuasehube et là aussi on nous accepte pour une nuit, ce qui est parfait pour nous car cela nous laisse 2 jours pour le visiter.

Le lendemain après avoir vu un serpent de taille respectable traverser la piste nous passons tout près d’un léopard et de son petit, que nous surprenons en train de jouer ensemble.

Nous allons maintenant tout au sud du Botswana longer la frontière avec l’Afrique du Sud.

Après avoir franchi la frontière, nous entrons dans le Transfrontier Parc du côté Sud-Africain  et là encore nous obtenons une place dans un camping à Nossob( Françoise avait vu sur leur site qu’il restait une place mais n’avait pas pu réserver).

Dès notre entrée nous voyons une hyène qui transporte sa proie. Un peu plus loin , nous assistons à la capture d’un écureuil par un chat sauvage africain (environ 5 fois la taille d’un chat domestique), les suricates au garde à vous nous font une haie d’honneur.

Le jour d’après, nous apercevons une lionne qui va se coucher à l’ombre d’un buisson ,puis au creux d’un arbre un petit chat sauvage.

En soirée c’est un guépard qui attire notre attention à une vingtaine de mètres de la piste. Il se prélasse à quelques mètres de sa proie (un springbok) dont il s’est repu au vu de son ventre. Nous attendons qu’il se lève pour aller prendre son dessert, moment dont il profite pour nous gratifier d’un magnifique sourire.

Après un passage à Upington, au bord de la rivière Orange, pour nous réapprovisionner, nous suivons le cours d’eau, le plus long d’Afrique du Sud avec ses 1800km, qu’accompagne cet étonnant ruban de verdure qui tranche dans cet environnement désertique. L’irrigation a permis la viticulture ainsi que la plantation d’arbres fruitiers !

Nous allons jusqu’aux chutes d’Augrabies où nous partons randonner au cœur du canyon jusqu’à Arrow point (presqu’île entre 2 bras de l’Orange river) puis sur le « dassie trail »(chemin du Daman des rochers).

A Pella, nous prenons une belle piste qui nous amène au bord de la rivière Orange où nous bivouaquons.

 Le lendemain nous empruntons une piste 4×4 qui longe la rivière à travers de superbes montagnes d’une extrême aridité.

Au bout d’une vingtaine de km, nous arrivons en vue de plantations de palmiers dattiers de la magnifique ferme de Klein Pella, avec un camping sur pelouse et piscine. Nous nous y installons et Alain profite de ce beau cadre pour remplacer les 4 jeux de plaquettes de freins de Vagabond.

Nous apprenons que nous sommes dans la plus grande plantation de dattes de l’hémisphère Sud. Ils produisent 450t par an de la variété géante Medjool. Après dégustation, nous en achetons 2kg. Elles ont été cueillies le mois dernier et n’ont subi aucun traitement, juste lavées avant d’être mises en chambre froide. Nous faisons une sortie sympa à VTT (pour nous dégourdir un peu les jambes, car nous ne faisons pas beaucoup de sport) parmi les vignes et les palmiers.

Nous ré-entrons en  Namibie car nous devons tranquillement nous rapprocher de Windhoek où nous allons accueillir Jean Pierre et Caroline, frère et nièce de Françoise, qui vont arriver le 19 Mai et vont nous accompagner en voiture de location pendant 3semaines.

Ce dernier mois, nous avons roulé 3670km presque exclusivement dans le désert du Kalahari et nous avons été comblés tant par les paysages que par les animaux que nous y avons rencontrés.

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Botswana suite

Nous arrivons maintenant à Maun, la principale ville du bord de l’extraordinaire Delta de l’Okavango. C’est de son aéroport que décollent les avions pour survoler le delta, et nous nous offrons cette belle expérience. L’Okavango River est un long cours d’eau (1700 km) qui traverse l’Angola, la Namibie et vient finir sa course ici au Botswana en se répandant dans les plaines de cet immense delta d’environ 200km N-S et 200 km E-O. N’ayant pas d’embouchure sur une mer ou un océan peut-on qualifier l’Okavango de fleuve ?.

Ici terre et eau sont intimement mêlés et la faune y a trouvé un vaste territoire pour s’épanouir. Durant notre vol, nous avons vu nos premiers rhinocéros, des centaines de buffles, des girafes, des crocodiles, des éléphants et diverses antilopes.

Après cette vue du ciel, nous remontons le delta par la route qui le longe à l’ouest sur 200km pour aller traverser l’Okavango à Mohembo avec un ferry rustique mais efficace et d’une maniabilité hors pair avec ses 2 moteurs de hors-bord pivotants à 360°.


Sur l’autre rive nous descendons le long du delta jusqu’à Jumbo Junction où nous partons en mokoro, pirogue africaine à fond plat particulièrement adaptée à la navigation au milieu des roseaux et des nénuphars. Là nous passons tout près d’un groupe d’hippopotames et nous nous sentons tout petits sur ces frêles esquifs. Plus loin, un énorme crocodile qui prenait le soleil nous tourne le dos et s’éloigne…Ce spectacle vu du ras de l’eau et en silence nous a comblés.

 

A midi, nous nous arrêtons au village d’Eretsha agréablement situé autour d’un étang. C’est un village traditionnel avec ses huttes, comme les centaines de villages que nous avons vus depuis le début du voyage.

Nous passons l ‘après midi à regarder les habitants vivre. Nous sommes, bien sûr, l’attraction pour les gamins qui eux aussi nous observent sans toutefois nous demander de cadeaux.

Puis c’est Sanga qui vient nous parler de son projet de création d’un camp pour touristes où il proposera des tours en mokoro.A la recherche de fonds pour démarrer ce projet il nous demande si nous ne voulons pas nous associer. Nous passons la nuit sur place et le lendemain il revient nous présenter le dossier qu’il a monté pour avoir notre avis avant de le déposer auprès des autorités. Bonne chance à lui.

A noter l’incompétence des gens de l’office du tourisme de Maun qui nous avaient déconseillés de partir sur la rive gauche, n’étant pas sûrs que nous trouverions une piste carrossable de ce côté ! Ils nous conseillaient de rester rive droite sur la route goudronnée qui s’est avérée bien pire que la piste de terre de l’autre côté.

Le jour de l’anniversaire de Françoise (programmation fortuite??) nous passons à Orapa puis à Letlhakan, les 2 villes où sont installées les principales mines de diamants du Botswana, ce qui en fait les plus importantes pour l’économie du pays (12°/° d’extration mondiale de diamants de qualité). Nous pensions pouvoir en visiter une mais nous n’avons pas pu obtenir de permis ;achat différé pour un autre anniversaire !

Les « pans » sont de grandes plaines inondables où le sol de terre et de sable chargé de sel ne laisse rien pousser. Nous allons au milieu de Sowa Pan pour voir Kubu Island, une île de roche granitique sur laquelle prospèrent de nombreux baobabs géants. Nous la parcourons à pied et profitons de beaux points de vue sur la plaine.

Nous continuons la piste dans le but d’aller voir Chapman Baobab dans le « pan » voisin, mais au bout d’une vingtaine de kilomètres nous croisons un groupe de Sud Africains qui viennent de s’embourber et ont dû rebrousser chemin. Nous les imitons donc, puis au coucher du soleil (d’ailleurs magnifique) nous nous arrêtons au milieu de nulle part et quelque peu perdus. Nous mettons 2 jours pour parcourir une centaine de kilomètres à travers le bush au milieu des acacias qui, bien qu’Alain se soit arrêté de nombreuses fois pour défricher, ont passablement rayé la carrosserie de Vagabond !

Malgré ça, nous continuons sur des pistes pour aller voir Green’s Baobab, un autre arbre remarquable par son ancienneté et sa taille. Une expédition de 1858 menée par Green y avait gravé son nom et celui-ci lui est resté. Nous passons à nouveau 24h sans voir âme qui vive et sommes étonnés du silence qui règne la nuit dans le bush.

Le lendemain nous retrouvons le réseau télephonique et apprenons que l’équipe de foot française a gagné, 2 jours auparavant, un certain tournoi de foot en Russie.Nous avons sûrement été parmi les derniers français à le savoir !

Nous allons visiter le Parc National de Makgadikgadi Pan ( si vous n’arrivez pas à le prononcer, ne vous inquietez pas nous n’y sommes pas non plus arrivés) où nous avions réservé un camping. Nous y arrivons en fin d’aprés midi et trouvons l’emplacement du camp vraiment rustique puisque sans eau ni aucun autre équipement qu’un WC. Là encore, la seule présence a été celle d’un vieil éléphant.

Le lendemain nous allons dans la partie intéressante du parc et renouons avec les touristes(majoritairement des Sud Africains). Le parc est bordé par la rivière Boteti qui attire les animaux. Nous y voyons avec toujours autant de plaisir éléphants, girafes, hippopotames, gnous, zèbres, et autres antilopes…

Pour sortir de ce parc, il faut traverser la rivière Boteti et nous avions vu sur la carte qu’un ferry permettait de le faire. Nous arrivons au bord de la rivière et voyons le ferry immobile en son milieu. Le « capitaine » vient nous voir et nous demande plus de 20€ pour la traversée et malgré nos protestations reste inflexible. Nous nous acquittons donc de cette somme et comprenons alors que nous nous sommes faits arnaquer, le ferry étant ancré au milieu et servant de pont d’une vingtaine de mètres de longueur ! (pas de photos car trop énervés).

C’est sur Nata, ville au nord de ces Pans que nous nous réapprovisionnons avant de partir sur les bords d’un grand étang peuplé de flamants roses et de pélicans.

La pointe Est du Botswana entre Zimbabwe et Afrique du Sud est à l’écart des circuits touristiques, nous nous y rendons et apprécions ses paysages bien différents du reste du pays.

La rivière Limpopo amène de la verdure et l’eau présente dans le sous-sol a permis l’implantation de grandes fermes d’élevage et de cultures.

Aux alentours du village de Sherwood, nous roulons dans des canyons bordés de grands rochers.

Le grand barrage de Lotsane a été récemment construit et va permettre à toute la région d’avoir accés à l’eau ,lui promettant un bel avenir..

Avant de decendre sur Gaborone (la capitale), nous entrons dans la réserve « Khama Rhino Sanctuary » où pendant notre pause de midi près d’un trou d’eau, nous avons la chance de voir arriver des rhinocéros.Ce sont les premiers que nous pouvons contempler de près;quel plaisir !

Après avoir traversé Gaborone nous nous dirigeons vers la frontière pour passer en Afrique du Sud car nous allons accueillir Sophie, Michael, Thomas et Bastien à l’aéroport de Johannesbourg.

Séance d’étirements d’un héron goliath

    

Le Botswana nous a un peu moins emballés que la Namibie, un peu à cause de sa politique de sélection des touristes par l’argent que l’on aurait mieux comprise si des infrastructures avaient été mises en place. Pour rester dans un Parc National, devoir payer 70€ pour stationner une nuit dans un bush camp sans eau et où il faut prendre sa pelle pour aller aux toilettes est excessif. De même, les pistes ne sont absolument pas entretenues,et le personnel des parcs parfois peu aimable.

Nous nous sommes tout de même régalés de nos rencontres avec les animaux et des paysages, principalement de ceux du Delta de l’Okavango et de ceux des grands pans.


Botswana 1

A l’extrémité Est de la bande de Caprivi aussi appelée Zambezi, nous quittons la Namibie pour entrer au Botswana. Nous nous arrêtons à Kasane pour partir en excursion pour la journée au Zimbabwe pour aller aux chutes Victoria situées sur le fleuve Zambèze. Elles sont parmi les plus imposantes au monde et en première place par la largeur en continu de la chute principale qui s’étend sur 1,7 km.Nous sommes en saison de débit maximum et le bruit est assourdissant mais le souffle qui fait remonter les gouttes d’eau crée une brume dense qui empêche de voir la totalité et ne permet pas de faire de belles photos.

Malgré un temps au beau fixe, chaque approche de la faille se soldait par une bonne douche !

 

De retour au Botswana, nous entrons au Parc National de Chobe parcourir les pistes du bord de la rivière Chobe où nous approchons (de très prés) de nombreux hippopotames et voyons un crocodile. Les girafes et les éléphants sont devenus notre quotidien et nous nous contentons maintenant de nous arrêter pour les contempler sans sortir l’appareil photos.

Le lendemain, nous arrivons en fin d’après midi à une autre entrée du même parc et nous sommes refoulés car nous n’avons pas réservé de camping à l’intérieur. Nous retournons donc à Kasane pour apprendre au bureau de tourisme que les places de camping à l’intérieur du parc sont toutes réservées pour le mois à venir. Nous décidons donc de le traverser sur une journée en commençant tôt le matin. Ce sera chose faite malgré les pistes de sable mou avec de profondes ornières sur lesquelles Vagabond s’est fort bien comporté.

Sortis de Chobe nous faisons un bivouac sauvage près d’un étang habité d’hippopotames et d’un gros crocodile…

C’est maintenant le parc National de Moremi que nous visitons pendant 3 jours. Là, les pistes sont toujours aussi sableuses mais en plus sont moins fréquentées et Alain doit fréquemment descendre pour aller dégager à la machette les branches d’acacias qui empiètent sur la piste et autres arbres que les éléphants viennent de coucher en travers du chemin…. sachant que le parc arbrite des lions et des léopards ! En plus des mammifères, nous voyons aussi de nombreux oiseaux.

Le Botswana a choisi depuis 1980 de développer un tourisme restreint pour minimiser l’impact négatif sur l’environnement et pour ce faire propose un nombre de places limité dans les camps des parcs à des prix prohibitifs : nous avons dû payer 86€ par nuit les emplacements des campings rustiques à l’intérieur de Moremi.